David en balade

David  en  balade

Chili

DIX-SEPTIEME ETAPE : LE CHILI

 

Du 02 avril au 07 juin 2008.

Traversée rapide du Canal de Beagle depuis Ushuaia pour atteindre l'ile chilienne de Navarino et Puerto Williams, le (vrai) village le plus austral du continent. Remontée en ferry jusqu'à Punta Arenas, capitale chilienne de la Patagonie du sud. Visite vivifiante au parc montagneux de Torres del Plaine, déjà recouvert par la neige. Plusieurs étapes dans les vallées boisées (et froides) de la Patagonie du nord, autour de Coyhaique et jusqu'au bout de la Carretera Austral, pour profiter des lacs et des feuillages d'automne. Remontée sur Santiago, puis vers le désert d'Atacama jusqu'à Arica.

Le Chili se distingue par son étonnante géographie : 4.300 km de long, sur 300 km de large au maximum. J'ai ainsi visité de tout en bas à tout en haut. A titre d'équivalence, ce serait comme partir des fjords finlandais pour finir dans le djebel marocain... mais dans un même pays !

 

 

 

Bienvenidos a Puerto Williams

L'ile Navarino est la dernière ile habitée, à l'extrême sud de la Terre de Feu. Hormis quelques hameaux de pêche plus ou moins permanents, la population humaine est regroupée à Puerto Williams, le petit chef-lieu de la Commune maritime du Cap Horn : 2.262 âmes, une mini base navale, un aérodrome, un car-ferry hebdomadaire, deux églises, une mairie, une poste, une banque, une conserverie de crabe malodorante, une école primaire, un collège-lycée, un gymnase, une caserne de pompier avec trois véhicules, un poste de santé, quatre maisons d'hôtes, trois épiceries, trois restaurants, deux pubs, deux cyber-cafés, et zéro kilomètre de goudron. En bref : une mégapole !

 

 

Port de pêche à Puerto Willams

La pêche et les retombées économiques d'une modeste présence militaire font vivre le village. La base de la "Armada Nacional de Chile" est deux fois plus petite que sa rivale argentine à Ushuaia : en clair, il n'y a ici qu'un seul patrouilleur, contre deux en face. Autant dire qu'une éventuelle bataille navale entre voisins serait des plus brèves faute de ressources !

 

 

Pêcheur-bricoleur à Puerto Williams

Un peu de caoutchouc, quelques pointes, un fond de pot de peinture et beaucoup de débrouillardise, et la barque est bonne pour une nouvelle saison.

 

 

Phare automatique à l'Est de Puerto Williams

Tout comme les autres axes de circulation entre les ilots de la Terre de Feu, le Canal de Beagle est balisé par ce type de phares automatiques alimentés par panneaux solaires. C'est plus prudent quand la météo se gâte. Ici, un petit porte-conteneurs a quitté Ushuaia à 60 km de là et file vers l'est pour gagner l'Atlantique. Si, si, j'ai bien dit qu'il part vers l'est même si le soleil de midi est... au nord. L'hémisphère sud, ça déroute souvent le cartographe débutant !

 

 

Chalutier dans le brouillard près du Détroit de Magellan

Le petit ferry hebdomadaire reliant Puerto Williams à Punta Arenas (600 km en 36 heures) doit se faufiler entre des dizaines d'ilots inhabités balayés par le vent. Seuls quelques bateaux de pêche s'aventurent aussi sur cette route.

 

 

Timonerie du ferry de Punta Arenas

Pas exactement la même dimension que la passerelle du cargo géant du mois précédent ! Le radar est utile par brouillard pour éviter les ilots, mais est inopérant quand il neige. Il s'agit alors d'ouvrir l'oeil, matelot !

 

 

Salle passagers du ferry de Punta Arenas

Guère plus de place que dans un bus. On y somnole comme on peut.

 

 

Marin d'eau douce sur le ferry de Punta Arenas

Pour ne pas tomber raide congelé pendant cet automne austral, j'ai acheté une doudoune jetable à deux balles dans une supérette d'Ushuaia. Le maigre soleil d'après-midi ne compense pas vraiment les calories emportées par le vent glacial. Au terme de la balade, un jour, quand il sera temps de chercher du travail, je pourrai toujours me recycler chez Michelin... en Bibendum ! La vue sur les iles était malgré tout extraordinaire ce jour là.

 

 

Sunset sur la Terre de Feu

Au même emplacement sur le ferry que précédemment. Il doit faire 5 degrés dehors, et 5,1 degrés sous la doudoune. On ne traine donc pas sur le pont. Merci à Seb (qui n'a pas l'index engourdi par le froid) pour les deux clichés.

 

 

Dortoir à routards à Punta Arenas

Que l'on soit arrivé glacé du nord ou du sud la veille au soir, on a bien du mal à quitter la couette chaude le lendemain matin.

 

 

Mont Paine Grande au Parc Torres del Paine

Même hors saison, ce parc naturel renommé attire de nombreux randonneurs du monde entier. En premiers plans, le lac Pehoe et le refuge Paine Grande. La météo devient de plus en plus douteuse et un vent violent se lève. La question habituelle dans ce coin en automne est : va-t-il neiger aujourd'hui ?...

 

 

Tempête de neige au dessus du refuge Paine Grande

La réponse est : Oui ! Peu après le départ du refuge, en route vers le glacier Grey, la météo volatile se dégrade brusquement. Demi tour express autant que stratégique au refuge, vu que je suis tout seul et sans carte.

 

 

Guanaco près du refuge Paine Grande

Bon, j'aurais pu prétendre en toute impunité avoir surpris ce camélidé en pleine nature après une longue traque, genre National Geographic... La réalité est moins glorieuse : cette bestiole (frère sauvage du Lama andin, soit-dit en passant) était tout simplement attirée par les poubelles du refuge ! J'ai donc eu tout le loisir de le cadrer en chaussons depuis le pas de porte.

 

 

Glacier Grey au Parc Torres del Paine

24 heures d'attente à proximité pour avoir du soleil. Patience amplement récompensée par une journée superbe sans nuage, privilège fort rare en automne. Ce glacier mesure environ 5 km de large et 20 km de long. Ici, la partie est doit mesurer 1 km de large à la pointe. Celle-ci s'effrite et se disloque au contact de l'eau au fur et à mesure que le glacier descend.

 

 

Glacier Grey depuis le bord Est de la baie

De gros glaçons de plusieurs tonnes se détachent régulièrement du glacier, et vont se promener le long du lac Grey.

 

 

Glacier Grey depuis le campement Los Guardas

Un énorme bloc de glace vient de se rompre et de tomber à l'eau dans un grondement de tonnerre amplifié par l'écho des montagnes environnantes. C'est très impressionnant vu de (quasiment) dessus.

 

 

Résidus du Glacier Grey

Poussés par le vent, les morceaux de glaces s'agglutinent au fond de la baie près du refuge Grey. Ici pour accentuer l'effet Grand Angle de la photo, j'ai le nez au ras de l'eau.

 

 

Iceberg du glacier Grey au fond de la baie

Un sacré glaçon ! Il ne reste plus qu'à trouver le verre assorti pour l'apéro.

 

 

Chemin d'accès des Torres au parc du même nom

La dernière partie du chemin est de plus en plus raide. Mais surtout, est recouverte de neige... et de glace compacte ! Une heure de bonheur à déraper et s'écorcher les mains faute d'équipement approprié dans un décor superbe.

 

 

Les Torres

Fin et récompense de la promenade avec une trouée de soleil juste au bon moment. Le lac est à environ 1.000 mètres d'altitude ; les sommets culminent à 2.800 mètres. Le tout n'est pas d'arriver ici, mais plutôt d'en redescendre sans casse par le même chemin verglacé. Avec des crampons, des gants et des bâtons, la promenade aurait été évidemment bien plus aisée. Mais j'en avais pô ! Les semelles et le fond de culotte n'ont pas vraiment apprécié la sortie. Mais les yeux si.

 

 

Viande rouge surgelée aux Torres

Derniers instants de soleil vers midi avant que les sommets soient de nouveau (et pour de bon) enveloppés dans des nuages menaçants. 4 heures de grimpette, 20 minutes d'extase, et encore trois heures de descente, dont 45 minutes de luge improvisée sur le derrière, pour retrouver le refuge et son merveilleux poêle à bois.

 

 

Lac General Carrera

Partie chilienne du Lac Buenos Aires, le plus large de la Patagonie et l'un des plus grands du continent. Ici vu depuis les hauteurs semi arides de Chile-Chico.

 

 

Vallée de Cochrane

La vallée, au sud du lac General Carrera, est bordée de forêts flamboyantes aux couleurs d'automne. Les feuillages à cette saison vont du jaune vif au rouge foncé. Un régal pour les yeux, à condition bien sûr de ne pas être daltonien (ce serait alors un peu comme être végétarien en Argentine, pays grand consommateur de viande rouge).

 

 

Village de Caleta Tortel

Coincé au fond d'un fjord, ce petit village vit de la pêche et de la coupe de bois (pins et cyprès). La seule rue court au bord de l'eau, le long de passerelles en bois.

 

 

Tourbière sur les hauteurs de Tortel

Un des rares jours ensoleillés de la semaine a été mis à profit pour grimper sur les hauteurs du village. Dans ce coin là, on a un peu l'impression de marcher sur une grande éponge humide : le pied s'enfonce avec un bruit de succion plutôt désagréable.

Mais encore une vue imprenable.

 

 

Fjord de Tortel

Un peu plus loin que la photo précédente, avec de la vraie roche bien dure sous les semelles. Cette région côtière de Patagonie est un peu la Scandinavie australe, avec de jolies petites montagnes boisées de résineux, des lacs, des fjords et des iles. Les bras de mer visibles ici donnent sur le Pacifique Sud, à une trentaine de kilomètres derrière ces ilots. Le rapace a été copié-collé à partir d'une autre photo au même endroit mal cadrée, mais on ne le dira pas.

 

 

Eglise de Villa O'Higgins

Ce patelin est situé tout au bout de la Carretera Austral, à 1.200 kilomètres au sud de Puerto Montt. Il n'est pas possible d'aller encore plus au sud par voie terrestre... faute de terre ! Ce petit bout du monde est, en effet, coincé entre la mer et la pointe sud de la Cordillère des Andes. Avant la construction de la route (ou plutôt la piste), ce hameau de moins de 100 âmes n'était accessible qu'en bateau, voire à cheval depuis Cochrane à 200 kilomètres de là. Avec l'achèvement de la Carretera voilà 15 ans, ce coin est devenu une nouvelle zone de peuplement. Le village compte ainsi aujourd'hui environ 700 habitants. La plupart des maisons et édifices publics sont évidemment en bois, forêts obligent. 

 

 

Rue de Villa O'Higgins

Il ne doit y avoir qu'une dizaine de ruelles, tracées en quadrilatères méticuleux. Difficile de se perdre, même par brouillard. Il y a néanmoins des panneaux indicateurs à chaque carrefour, on ne sait jamais ! Depuis le village précédent de Tortel, il n'y a qu'une route et Villa O'Higgins est la seule destination possible. Je ne pensais donc pas avoir de problèmes de communication pour expliquer où je voulais aller en camion-stop. Pourtant, au début, personne ne semblait vouloir comprendre ma destination. Après avoir cru un moment à la thèse du complot mondial contre moi, j'ai fini par réaliser que j'étais en décalage culturel : il m'a suffit de prononcer le nom du village comme l'autochtone "Biya-o-Irrrins", pour que les visages s'éclairent et que les têtes acquiescent. Complot ou pas complot, la météo dans le coin cette semaine là a été on ne peut plus invariable : pluie, pluie et re-pluie. Ayant préalablement repéré les angles de prise de vue de cette maison et de l'église de la photo précédente, j'ai attendu patiemment pendant deux jours une éphémère trouée de nuages pour me précipiter et prendre coup sur coup avec le même UV ces deux clichés situés à quelques 100 mètres l'un de l'autre.

 

 

Forêts sur les hauteurs de Villa O'Higgins

Même sous la pluie, je n'ai pas pu résister à l'envie de prendre l'air et de profiter un peu des belles forets environnantes. Cette photo est donc le prototype de ce que j'aurais pu faire avec du soleil.

 

 

Hauteurs de Villa O'Higgins

Celle-là aussi aurait été bien avec des UV.

 

 

Autoportrait glacé

Que peut-on faire dans une salle de bain frigorifiée, exiguë et sombre, sans eau chaude ni chauffage, au petit matin quand il a gelé dehors quelques heures auparavant ? Pas grand chose d'utile, et certainement pas se doucher ! Fait même trop froid pour se raser. Comme ça fait déjà plusieurs jours que ça dure à ce régime là, ça commence sérieusement à sentir le coyote sous la doudoune ! Bon, ben, c'est pas tout ça, mais je suis pas rendu, moi : plus de 2.000 bornes à remonter jusqu'à Santiago, dont une bonne partie de pistes.

 

 

Bords de rivière à Puerto Bertrand

Début de la longue remontée du Chili vers le nord. Brève halte dans ce bled, au nord de Cochrane, où les sous-bois et l'eau émeraude en jettent plein les rétines à cette saison.

 

 

Plan de Mosqueta à Puerto Bertrand

Forcément, avec du soleil, ça flashe ! Si j'ai bien identifié la plante et pigé les explications locales (avec mes rudiments d'Espagnol, tout est à craindre), les fruits rouges sont utilisés en confitures et cosmétiques.

 

 

Reflet de la Cathédrale Métropolitaine à Santiago

Comment ? Tout le monde photographie le fronton de la cathédrale depuis la Place d'Armes ? Ok, dans ce cas, moi je fais comme ça, en jouant avec les vitres d'une banque.

 

 

Palais de justice et Cathédrale à La Serena

Pour une fois qu'un palais de justice n'est pas lugubre, j'en profite.

 

 

Observatoire de Cerro Mamalluca

Compte tenu de la clarté du ciel dans cette région aride du sud du désert d'Atacama, près de La Serena, les observatoires scientifiques pullulent. Celui-ci est un échantillon destiné à amuser le public.

 

 

Mini télescope à l'observatoire de Mamalluca

Avec un miroir de seulement 30 cm de diamètre, on ne voit pas exactement le ciel comme Hubble. Ca ne fait rien, pour des gogos dans mon genre c'est toujours très impressionnant.

 

 

La Lune grossie 70 fois

C'était full-moon ce soir là, alors plutôt que de sortir mes griffes et mes crocs, j'ai plutôt sorti le numérique. Pas de panique : la tache noire au milieu n'est pas un orage jupitérien égaré sur notre satellite ; seulement un vilain reflet de la lentille grossissante.

 

 

Cactus dans la Vallée Elqui

Mon premier vrai cactus américain ! De bonheur, j'ai failli me jeter dessus pour l'embrasser. Mais un instinct de conservation m'a arrêté à temps. Sans doute à cause des épines de cinq centimètres de long ! A l'arrière plan de la photo, on devine des plantations : des vignes, car cette vallée isolée près de La Serena est spécialisée dans le Pisco, une sorte de Cognac fort bon.

 

 

Coucher de soleil sur la Valle de la Luna

Le village de San-Pedro-de-Atacama se trouve au nord-est du désert du même nom, aux pieds des Andes. Les alentours offrent toute une gamme de paysages très sahariens. Ce coin-ci au coucher de soleil est l'une des grandes attractions touristiques de la région. Il ne doit guère y avoir plus de 150 personnes juste derrière moi... c'est la saison basse !

 

 

Devinette atacamesque

Ceci est, au choix : 1) Un gâteau au chocolat recouvert d'une mince couche de sucre glace craquelée, photographié en macro sur un bord de fenêtre. 2) Un habile montage à partir d'une vue au microscope de ma vieille peau desséchée par le soleil, peau qui a vraiment besoin de crème réhydratante. 3) Le premier cliché pris par la sonde Phoenix, dévoilant des traces de pas fossilisées dans le permafrost martien. 4) Une couche de 20 cm de sel, dans une cuvette de la Valle de la Muerte.

 

 

Abominable homme des sables dans la Valle de la Muerte

Quand mon petit sac-à-dos se prend pour un trépied photo, tout est permis.  En comparaison avec mon cher Sahara, le sable atacamois est moins coloré, plus gris. En revanche, les ciels sont très purs compte tenu de l'altitude (2.400 m). Ceci compense cela.

 

 

Dune dans la Valle de la Muerte

Cette zone, à 5 km du village de San-Pedro-de-truc, porte bien son nom. Il n'y a pas âme ni insecte qui vive. Même pô de touristes ! J'y fus tout seul toute la journée.  Atacama est parait-il le désert le plus sec du monde. C'est vrai que globalement, on n'est pas gêné par la végétation. On aperçoit au fond les volcans des Andes, marquant à 5.000 ou 6.000 mètres d'altitude la frontière avec la Bolivie. En prenant la photo, à plat ventre sur la dune en pente, je me suis auto-plagié un cliché de Chinguetty (voir l'article sur la Mauritanie).

 

 

Jeux d'ombres dans la Valle de la Muerte

Je ne sais pas ce qui a provoqué ces trois grands trous isolés sur une dune, trop larges pour être des traces de pas. Ce que je sais par contre, c'est qu'en se levant très tôt, on n'est pas déçu par les lumières du matin.

 

 

Soleil rasant dans la Valle de la Muerte

Soleil du soir : Espoir !  Pas un chat, pas un bruit, pas un pouce de vent... Le vrai désert comme il faut.

 

 

Buisson dans la Valle de la Muerte

J'ai profité du dernier rayon de soleil pour capturer ce résidu de végétation. On devrait le mettre sous verre en tant qu'espèce disparue, avec son nom en Latin sur une étiquette et des spots, ça ferait plus sérieux. Je suis encore à plat ventre pour un méga effet grand-angle. Pas surprenant que le soir j'ai du sable dans les poches.

 

 

Camion benne géant à la mine de Chiquicamata

L'Etat chilien tire une grande part de ses ressources fiscales de l'exploitation de la mine de cuivre de Chuquicamata, près d'Antofagasta. Avec 2.000 tonnes de cuivre produites par jour (extraction et purification) sur ce seul site, plus quelques centaines de tonnes dans deux autres mines plus petites, le chili occupe le premier rang mondial d'exportateur de cuivre. Ce camion Komatsu ne charge "que" 200 tonnes ; mais on en trouve d'autres deux fois plus grands dans la mine. Ici, devant la roue, l'échantillon-témoin est un touriste taiwanais.

 

 

 

 

'éèêëàâïùûôç

 



04/04/2008
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